La semaine dernière, nous avons publié un post dans lequel nous expliquions en détails quelles étaient les principales conséquences des votations récentes au sujet de la légalisation du cannabis aux États-Unis. Mais, en tant que communauté de breeders et de growers qui allons être directement affectés par le projet 64 de la Californie, nous croyons qu’il est important d’approfondir sur les conséquences qu’il aura à long, court et moyen terme. Malheureusement, les nouvelles ne sont toutes bonnes, pour les petits producteurs et les agriculteurs qui cultivent du cannabis depuis des décennies. Nos breeders nous expliquent ci-dessous pourquoi la proposition 64 est une arme à double tranchant.
De quelle manière la proposition 64 va-t-elle affecter les cultivateurs de Humbold Seeds Organization et en général de la Californie ? Il y a encore de nombreux facteurs à éclaircir avant de pouvoir comprendre pleinement comment vont interagir tous les acteurs du marché. En tout état de cause, ce qui est clair c'est que la diversité du système fiscal ainsi que l'utilisation du terrain et le respect de ces réglementations que chaque comté imposera, auront finalement pour conséquence de longs retards dans l'organisation de chaque compagnie, rendant le processus de transition encore plus compliqué. Les fermes aura besoin d'au moins un ou deux ans pour être conformes aux réformes que le nouveau règlement impose. Il en faut encore beaucoup pour que tout fonctionne à 100 % dans les années à venir. Sans compter qu'il faut créer des agences, c'est-à-dire des organismes qui pourraient réglementer les différentes facettes de l'industrie. Comme cela a été le cas dans l'état de Washington, de nombreuses entreprises ont subi des retards, précisément à cause de l'absence d'organismes de régulation et d'organisation pour archiver les demandes à temps. Ceci a été suivi par d'énormes cautions et de dépenses devant être payées avant même avoir cultivé une seule plante, ce qui affecte grandement les petits producteurs et les entreprises similaires. Ceci finit par laisser entrer de grands investisseurs dans leurs entreprises afin de permettre une stabilité économique, provoquant la perte d'autonomie de ces agriculteurs, devant céder des pourcentages considérables de leur entreprise entre les mains des grandes sociétés. Dans le cas de la Californie, nous espérons que la transition se fasse plus doucement, permettant ainsi que les affaires restent entre les mains des petites entreprises, comme les 20 dernières années. Les organismes régulateurs des comtés californiens doivent être attentifs à ces questions avant de décider quel système fiscal imposer et comment planifier la transition. Selon notre point de vue, nous croyons qu'un programme basé sur les points suivants pourrait aider à défendre les intérêts de la communauté des fermes, des entreprises et des cultivateurs à petite échelle de Californie :
- Le développement de partenariats entre petits producteurs de tout l'état: Ceci aidera à établir de nouvelles relations afin de maintenir l'intégrité du prix par le biais de certifications et de normes de haute qualité, ainsi que la gestion des pratiques agricoles. En créant des normes de qualité supérieures, au-delà du cadre établi par la Loi, nous arriverons à établir un marché premium de cannabis.
- Créer des lobbies du cannabis qui représentent les intérêts des petites exploitations agricoles : Ces lobbys doivent être conçus de façon à protéger les intérêts des petits agriculteurs et des entreprises, par le biais de lois qui les protègent. Pour cela, il faudra surpasser les failles légales, dont profitent les grandes entreprises et prévenir les monopoles qui pratiquent une politique de prix très agressive. Ceci devrait être une priorité collective.
- Comprendre qu'un « point de saturation » de la production sur le marché est inévitable et, qu'il faut par conséquence, poser une limite de culture aux grandes sociétés. À l'heure actuelle, sur le marché récréatif de l'Oregon, pendant la période qui succède la récolte, on estime qu'il y a une surproduction d'environ 70 %. En très peu de temps, il a atteint un point de saturation, entraînant une chute brutale des prix, tandis que la plupart des produits en vente - environ 90 % - sont d'une qualité moyenne à faible. Cela encourage le marché noir puisqu'on y obtient des marges plus élevées. Ce n'est pas difficile de comprendre que les meilleurs produits sont obtenus dans les petites exploitations, qui travaillent sur des terrains plus petits donc, plus faciles à contrôler.
- Créer des déductions fiscales pour les exploitations et entreprises éco-efficientes. Mettre à disposition des exploitations agricoles, des mesures incitatives fiscales pour transformer les anciennes méthodes de travail par des modèles plus régénérateurs et durables, tout en réduisant l'impact environnemental. En créant des instructions environnementales plus compréhensibles et des normes de certification plus élevées que celles requises par l'état et ainsi offrir d'importantes réductions d'impôts, nous pouvons avoir l'occasion de prendre soin de l'eau, de la terre, de l'air et des forêts de chaque communauté. Ceci a été proposé dans le comté de Humboldt et pourrait trouver sa niche dans le système fiscal local.
Face à un nouveau paradigme : celui de l'illégalité La bon côté de cette nouvelle ère aura lieu dans les petits jardins familiers. Pour la première fois, les personnes âgées de plus de 21 ans pourront de participer au processus de culture, et cultiver jusqu'à six plantes. Le cannabis va côtoyer d'autres plantes et fleurs, et va retourner à son état naturel dans les jardins courants dans tout l'état. Aussi bien les cultivateurs amateurs que les producteurs plus favorisés, pourront maintenant travailler avec leurs graines et explorer les possibilités de cette plante mystique et sacrée. C'est un événement sans précédent, si on considère qu'il y a presque 30 millions de personnes âgées de plus de 21 ans en Californie. Cela devrait supposer un impact silencieux mais puissant dans le développement du marché de la consommation. Tous ces changements sont-ils bénéfiques pour HumboldtSeeds Organization et quels sont les ejeux majeurs auxquels nous devons faire face dans cette nouvelle industrie ? Il est difficile d'en dire quoi que ce soit parler pour l'instant, mais nous sommes optimistes compte tenu des circonstances. Nous avons montré publiquement et clairement notre position contre la proposition 64 pour différentes raisons. Même si cette nouvelle règlementation est considérée comme la loi jusqu'alors la plus large, elle n'est toutefois pas nécessairement « complète ». Il manque d'importantes clauses conseillées par les communautés de cultivateurs qui ont été significativement ignorées. Nous ne sommes pas inquiets vis à vis de notre capacité à évoluer et à réussir dans le nouvel environnement. Notre quotidien continue de se concentrer sur la création de nouvelles variétés en fonction des meilleures génétiques. Tout le monde doit évoluer par rapport aux anciennes formes de travail afin d'intérioriser une manière fonctionnelle de maintenir une entreprise qui a besoin de tenir compte des thèmes financiers, développement de marque et en général, de la gestion organisationnelle. Nous souhaitons le meilleur aux petites entreprises et exploitations agricoles dans leur parcours vers une nouvelle ère de l'industrie Les impôts vont-ils beaucoup varier dans les différents comtés au sein même de l'état de Californie ? Ceci pose un problème potentiel. Par exemple, chaque comté impose ses propres impôts par mètre carré d'espace de végétation, par gramme d'herbe ainsi que 15 % au consommateur. L'État aussi a appliqué une taxe de 9,25$ par once (28,349 g). Tandis que deux villes de Watsonville chargent $ 20 000, des comtés tels que Calaveras ou Humboldt ont des taxes de 1$ par pied carré en outdoor et de 2 $ par pied carré de serre avec de la lumière artificielle. Cela pourrait nuire à certaines fermes, devant rivaliser dans les secteurs ayant des impôts plus élevés une fois que la saturation entre en jeu. Même si ces règlementations fiscales peuvent être modifiées dans chaque comté en fonction des personnes et des processus de vote.
Que prévoyons-nous pour la Californie dans les années à venir ? D'après nous, en fonction de l'évolution vue précédemment dans d'autres marchés, nous croyons que la Californie sera un hybride de ces trois états antérieur -Oregon, Washington et le Colorado-. Les prix seront élevés les 2 ou 3 premières années, comme ce qui s'est passé dans le Colorado, grâce au grand nombre d'entreprises d'extraits, qui consomment une grande partie du marché de fleurs (autour de 70 %, potentiellement). Puisqu'il faudra encore deux ans ou plus pour que la plupart des exploitations et des entreprises opèrent conformément à la nouvelle règlementation, la saturation ne sera pas encore un problème. Cependant, après cette période, il y aura beaucoup plus d'entreprises. Une fois atteint le point de saturation (nos prévisions indiquent que ce sera la troisième année), les prix commenceront à tomber sensiblement et c'est alors quand la gestion d'entreprise commencera à marquer la différence entre ceux qui se maintiennent et ce qui ne le font pas. Beaucoup d'entreprises vont s'épanouir mais beaucoup d'autres ne le feront pas. Pour la cinquième année, les grandes sociétés deviendront un facteur à prendre vraiment en compte et qui sait comment cela pourrait affecter le marché. Le seul aspect encourageant est que les personnes de Californie savent ce qu'est de la bonne herbe. Le fait est que peu de grandes cultures prennent soin davantage de la qualité que de la quantité. Nous n'affirmons pas que cela soit impossible, mais pour l'instant le marché légal est rempli de cannabis qui dans le meilleur des cas est médiocre. Nous sommes convaincus que la Californie aura la plus haute qualité de cannabis biologique du monde. Quel type d'impact aura la nouvelle réglementation sur le reste de la planète ? Nous espérons que la nouvelle réglementation contribue à la formation de nouvelles entreprises cannabiques au sein d'autres communautés dans le monde. La Californie a été source d'inspiration pour de nombreuses communautés cannabiques, grâce à sa longue trajectoire de culture, en particulier dans le Nord. Depuis 1996, nous avons vu le rôle que la proposition 215 a joué dans la connaissance et l'acceptation de cette plante controversée. Nous espérons voir des politiques et des règlementations équitables qui permettent d'avoir accès à une herbe médicinale sûre et de haute qualité ainsi que la croissance et la réussite des petites entreprises dans un secteur rempli d'opportunités.
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